On a parfois du mal à suivre la cadence de sortie imposée par Mush Records. Pourtant, Loden et son nouvel album “Buggy” - véritable invitation à bouger la tête - est bien la preuve qu’il faut y rester attentif. Cinq ans après son “Valeen Hope” paru sur Eat This Records, Jolan Koks débarque chez le prestigieux label avec ce qui n’est encore que son deuxième album: un début de parcours lent mais prometteur, comme l’est ce glitch-hop downtempo qu’il défend. Et bien que l’absence de Mcs se fasse sentir (seul l’excellent Friek apparait ici), le bruxellois a tout du beatmaker confirmé: minimal et précis, “Twerk” s’illustre par son synthé torturé, à l’inverse de “Sunday Sierra Boxes” et son orgue discret qui discute avec des sons 8-bits. On est encore à quelques kilomètres de la dextérité d’un Machine Drum ou d’un Kelpe, mais Loden ne lâche pas le peloton et talonne dangereusement les sus-cités, comme le prouvent des tracks massifs comme “Mick’s Kill” et sa bassline rotative et robotique, “Waking Up Radio Problems” et son doux parfum old school, “Rubber Floors Give More Bounce” au souffle menacant, ou ce “Unpaid Waver” aussi acide que du Pulco Citron. L’efficacité des instrus est d’autant plus renforcée par leur durée: au total 17 titres qui ne dépassent pas les 3 min 30s, soit trois petits quarts d’heures de rythmiques cadencées par quelques moments de laxisme (”Eeties”, “Hordeloop”), et autres épisodes intéressants (”Alice Go Go Go” fait pour les jeux vidéos, ou l’écrasant “Yags”). Tout laisse penser que Loden cherche l’essentiel, c’est à dire un beat minimal qui tape au bon moment, des mélodies squelettiques, et quelques mines laissées au hasard par les machines. Le genre d’alchimie qui fait plaisir à entendre sur “Hot”, point d’orgue de cet album…. - Mowno |